Mécanisme inverseur pour dispositif de remontage automatique de pièce d'horlogerie

La présente invention concerne les dispositifs de remontage automatique par masse oscillante des pièces d'horlogerie.

Plus précisément, l'invention a trait à un mécanisme inverseur pour un tel dispositif de remontage automatique.

De façon classique, le remontage automatique d'une pièce d'hor­logerie est assuré par un ensemble comprenant une masse oscillante pivotante qui est couplée au barillet du ressort moteur par l'in­termédiaire d'un mécanisme inverseur afin que la masse puisse délivrer l'énergie cinétique pour le remontage du ressort quel que soit son sens de rotation.

Parmi les types de mécanismes inverseurs les plus répandus, on peut compter celui qui comprend, pour chaque sens de rotation de la masse oscillante, une roue à rochet et un cliquet chargé par un ressort. Les cliquets et leurs ressorts associés sont portés par une roue d'armage commune qui est couplée alternativement au train démultiplicateur de remontage par l'intermédiaire des cliquets respectifs agissant sur les roues à rochet.

Un tel agencement est décrit dans le brevet CH-344.370. Dans ce cas, la roue d'armage porte un cliquet sur chacune de ses faces, tandis que les roues à rochet sont montées de part et d'autre de cette roue d'armage sur un axe de pivotement commun. Le cliquets sont articulés sur la roue d'armage au moyen de tenons fixés dans celle-ci. Ce brevet ne précise pas cependant comment les ressorts chargeant les cliquets sont agencés sur la roue d'armage.

Dans un autre mécanisme connu, décrit dans le CH 348.922, il est prévu un plateau porte-cliquets associé à un anneau de montage coaxial au plateau mais espacé de celui-ci. Chaque cliquet est monté articulé sur un pivot serré entre le plateau et l'anneau et coopère avec un ressort ancré dans le plateau au moyen d'un tenon spécia­lement prévu pour cet ancrage.

L'invention a pour but de fournir un mécanisme inverseur du type général évoqué ci-dessus, ayant une construction simplifiée, de manière à en rendre le montage aussi aisé que possible.

L'invention a donc pour objet un mécanisme inverseur pour dispositif de remontage automatique par masse oscillante d'une pièce d'horlogerie, comportant une roue d'armage montée coaxialement à deux roues à rochet disposées de part et d'autre de cette roue qui porte sur chacune de ses faces au moins un cliquet chargé par un ressort et coopérant respectivement avec l'une des roues à rochet, l'ensemble ainsi formé étant inséré entre la chaîne cinématique interposée entre la masse oscillante et le barillet du ressort moteur de la pièce d'horlogerie, les cliquets affectés à la trans­mission de la rotation de ladite masse étant montés articulés respectivement sur des organes de pivotement solidaires de ladite roue d'armage, caractérisé en ce que l'organe de pivotement portant le cliquet affecté à l'un des sens de rotation de la masse sert en même temps d'organe d'ancrage pour le ressort qui charge le cliquet affecté à la transmission de l'autre sens de rotation de ladite masse.

On obtient ainsi un mécanisme inverseur dans lequel chaque cliquet est monté en commun avec un ressort qui charge l'autre cliquet, sur un seul et même organe de pivotement. Il en résulte non seulement un gain de place mais également une facilité de montage appréciable.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés sur lesquels:

• - la figure 1 est une vue en coupe et en vue extérieure d'un mécanisme inverseur suivant l'invention;
• - la figure 2 est une vue en coupe, à plus grande échelle, de la roue d'armage et de ses organes associés incorporés dans le mécanisme suivant l'invention;
• - la figure 3 est une vue en plan de la roue d'armage montrant l'implantation des cliquets et des ressorts de cliquet;
• - la figure 4 est une vue en plan de l'un des rivets utilisés pour la fixation sur la roue d'armage d'un cliquet et d'un ressort;
• - la figure 5 est une vue latérale d'un tel rivet;
• - la figure 6 est une vue partielle de la roue d'armage dépourvue des organes qu'elle porte; et
• - la figure 7 est un schéma illustrant le fonctionnement du mécanisme inverseur suivant l'invention.

En se référant aux figures, on voit que la roue d'armage 1 du mécanisme inverseur suivant l'invention comporte une planche 1a et un canon 1b qui est engagé librement sur un axe de pivotement 2. Ce dernier est monté à rotation entre une platine 3a et un pont 3b de la pièce d'horlogerie. La planche 1a de la roue d'armage 1 comporte une couronne 1c qui engrène avec le pignon 4 solidaire en rotation de la masse oscillante 5.

L'axe 2 forme un mobile avec une première roue à rochet 6 et une roue de transmission 7 engrènant avec un mobile 8 d'un train réduc­teur menant au barillet (non représenté) du ressort moteur de la pièce d'horlogerie, conformément à un agencement qui est bien connu des spécialistes.

Une deuxième roue à rochet 9, disposée contre la face de la planche 1a de la roue d'armage 1 opposée à la première roue à rochet 6, est calée sur un pignon de transmission 10 monté à rotation libre autour du canon 1b de la roue d'armage 1.

Le pignon 10 est en prise avec une roue intermédiaire 11 engré­nant également avec le mobile 8 du train réducteur. Il est à noter que la vue en coupe de la figure 1 correspond à la ligne de coupe brisée apparaissant sur la figure 7.

La figure 6 montre que la planche 1a de la roue d'armage 1 est percée de trous 12 situés respectivement à 3, 6, 9 et 12 heures (figure 3), chaque trou étant délimité par deux portions de bord opposées rectilignes 12a réunies par deux portions de bord courbes 12b.

Chacun de ces trous 12 reçoit un rivet 13 servant au montage sur la roue d'armage 1 d'un ensemble formé respectivement par des cliquets 14a à 14d et de ressorts 15a à 15d.

Chaque rivet 13 comporte une tige 16 (figures 4 et 5) pourvue à l'une de ses extrémités d'une collerette 17 dont un segment périphé­rique est découpé et qui présente ainsi un bord rectiligne 18.

Une portion cylindrique de faible hauteur 19 de la tige 16, située près de la collerette 17, sert de portée d'articulation au cliquet 14a à 14d engagé sur le rivet 13 considéré.

Le reste de la tige 16 présente deux méplats 20 diamétralement opposés, s'ajustant sur les bords rectilignes 12a des trous 12 de la roue d'armage 1.

On voit que dans le mode de réalisation décrit, chaque roue à rochet 6 et 9 coopère avec deux cliquets respectivement 14a, 14b et 14c, 14d auxquels sont associés les ressorts 15c, 15d et 15a, 15b, respectivement, étant entendu que le cliquet (14a, par exemple) affecté à une à roue rochet donnée (6, par exemple) est monté articulé sur le rivet 13 qui supporte en même temps le ressort (15a, par exemple) qui charge le cliquet (14c, par exemple) agissant sur l'autre roue à rochet (9, par exemple).

Toutefois, il n'est pas indispensable que deux cliquets agissent simultanément sur une même roue à rochet. Dans une version simpli­fiée du mécanisme inverseur suivant l'invention, on pourrait se contenter de ne prévoir que les ensembles cliquet-ressort 14a, 15a et 14c, 15c, ou bien les ensembles cliquet-ressort 14b, 15b et 14d, 15d.

L'avantage de l'agencement double, visible sur la figure 3, consiste en ce que l'on peut décaler les pointes des cliquets agissant sur une même roue à rochet d'une demi-dent ce qui réduit de moitié la course minimale de la masse oscillante requise pour obtenir une action d'armage, par rapport au cas où un seul cliquet par roue à rochet est prévu.

Cependant, quelle que soit la solution adoptée, grâce au fait que chaque rivet reçoit à la fois un cliquet et un ressort, non seulement le mécanisme est plus simple, prend moins de place et requiert un nombre d'usinages et de pièces réduits, mais on simpli­fie également le montage du mécanisme.

La découpe pratiquée sur la collerette 17 de chaque rivet 13 pour former le bord 18 facilite l'engagement de la lame élastique 25 en dessous de cette collerette et en évite une trop grande déforma­tion pendant cette opération.

Le fonctionnement du mécanisme inverseur apparaît sur la figure 7.

La masse oscillante 5 étant entraînée dans les deux sens, la roue d'armage 1 la suit dans ces mouvements en déplaçant les cli­quets 14a à 14d.

Si le sens correspond à la flèche F1 de la figure 7, les cli­quets 14a et 14b s'engagent dans la denture de la roue à rochet 6, tandis que les cliquets 14c et 14d se dérobent par rapport à la roue à rochet 9. La roue 6 étant couplée à la roue 7, la roue 8 est entraînée dans le sens des flèches F3.

Si, au contraire, la roue d'armage 1 tourne dans le sens de la flèche F2, ce sont les cliquets 14c et 14d qui s'engagent dans la denture de la roue à rochet 9, tandis que les cliquets 14a et 14b se dérobent par rapport à la roue à rochet 6. La roue 9 est calée sur le pignon 10 qui entraîne alors la roue 8 dans le sens des flèches F3 grâce à la roue intermédiaire 11.

La tige 16 de chaque rivet 13 comporte à son extrémité libre un évidement conique 21 qui est coaxial au rivet. Dans sa position montée, chaque rivet 13 emprisonne un cliquet 14a à 14d entre sa collerette 17 et la face en regard de la planche 1a. Chaque cliquet comporte à cet effet une portion d'articulation 22 s'ajustant sur la portion cylindrique 19 du rivet correspondant. Il comporte également un talon actif 23 qui coopère avec la roue à rochet 6 ou 9 se trouvant située du même côté de la planche 1a.

L'extrémité de chaque rivet opposée à la collerette 17 dépasse de la planche 1a d'une certaine hauteur pour recevoir la portion de fixation 24 d'un ressort 15a à 15d à partir de laquelle s'étend une lame élastique active 25 coopérant avec le cliquet 14a à 14d conju­gué se trouvant à la même face de la planche 1a. L'extrémité libre de chaque lame élastique active 25 est en appui contre un bord rectiligne 26 ménagé sur la portion d'articulation 22 du cliquet 14a à 14d avec lequel elle coopère.

La portion de fixation 24 de chaque ressort 15a à 15d comporte un trou 27 de même forme que les trous 12 de la planche 1a. Les ressorts sont ainsi bloqués en rotation sur leur rivet correspondant tandis qu'ils le sont également axialement grâce à une déformation vers l'extérieur de l'extrémité de la tige de chaque rivet, opérée après montage de chaque ensemble sur la planche 1a. Cette opération de déformation fait office de rivetage.